Je crois avoir été amenée au dessin et a la gravure par ma fascination pour le détail. Pas n'importe quel détail mais celui qui ouvre la voie à une vérité plus enfouie. C'est ainsi que tout ce qui était texture, peau, nervures, fibrilles, poils, me faisait l'effet d'une frontière pelliculaire, la dernière avant la descente aux profondeurs.
J'étais attirée par des oeuvres vibratoires, tout en finesse, telles celles de Hans Bellmer, Dmenico Gnoli, Ritch Miller, Georges Braque, Fred Deux.
Par la suite mon regard prit tout naturellement le chemin du corps. La squelette devint à mes yeux l'architecture exemplaire du vivant. C'est lui qu'il me semblait urgent et nécessaire d'habiller de mes états d'âme.
Je veux parler de mon
aventure avec les disséqués. Pas les disséqués auxquels l'anatomiste
pense, mais ceux dont les organes par d'étranges transgressions des lois
biologiques se déplacent, changent de rôle, s'exposent à des greffes
imprévues. Tout ça peut sembler baroque mais répond plutôt à un geste
que j'ose qualifier de chirurgical.
L'art de la gravure peut se
comparer à de délicates incisions au scalpel dont les conséquence
portent une part mystère. A ce sujet, mon rapport au cuivre fut
révélant.
La morsure de métal, c'était pour moi comme une opération qui
commençait à la peau pour se poursuivre dans les obscurités d'encre et
de sang de la matière.
Soleil
eau forte, verni mou, aquatinte et rehaut d'aquarelle
Difficulté d'être - 2/10
eau forte, aquatinte et rehaut d'aquarelle
Ecume - 8/11
eau forte, verni mou et rehaut d'aquarelle
2008
Etreinte - 3/11
eau forte, verni mou, aquatinte et rehaut d'aquarelle
2008
Fantaisie - 5/11
eau forte, verni mou et rehaut d'aquarelle
2006
Mes 40 tentacules - 1/11
eau forte, collage rehaut d'aquarelle